La mémoire orale : récits, contes et passation des histoires
Il est des traces qui ne s’écrivent pas : elles se murmurent, se répètent, de table en table, de banc en banc, lors des balades au retour des champs. La parole est l’un des piliers de la transmission locale.
Les conteurs et les anciens : gardiens des légendes
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Rencontres de banc : Dans les années 1970, chaque banc devant la mairie ou l’église était le théâtre de discussions. Aujourd’hui, quelques habitants continuent de s’y retrouver, le dimanche après la messe, pour partager souvenirs de la commune et anecdotes sur le passé.
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Çauseries à la salle des fêtes : Pendant l’hiver, des après-midis sont consacrés aux « paroles d’anciens ». Chacun propose une anecdote sur le passé agricole, la guerre, ou les grandes tempêtes de la Hague (notamment celle de février 1987, qui reste gravée dans les mémoires).
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Ateliers collectes de mémoire : Depuis 2021, l’initiative « Mémoire de nos chemins » a permis de récolter près de cinquante témoignages audio sur la façon dont on vivait et se déplaçait autrefois à Branville. Ces documents sont conservés au Centre Culturel de la Hague (source : Chemins de la mémoire, 2023).
La langue normande : bribes et reflets d’un dialecte ancien
Si le parler normand (et son accent si reconnaissable) est moins présent chez les jeunes générations, certains mots survivent dans les familles (« goussetter » pour s’amuser, « pichoun » pour petit enfant). Le Costentinien, variante locale, a été enseigné jusqu’au début du XXe siècle dans certaines écoles, et fait l’objet aujourd’hui de stages ponctuels rassemblant une dizaine de participants sur la commune et ses voisines (source : Atlas du Normand).