L’itinéraire : un pas, un paysage
De Goury au Nez de Jobourg : l’appel du large
Au départ du petit port de Goury, tout paraît battu vent. Ici, la station de sauvetage, l’une des plus exposées de France, guette les furieux remous du raz Blanchard, réputé pour être l’un des plus puissants d’Europe. Les phares balisent l’horizon, et si vous avez l’œil, vous apercevrez peut-être le Phare de la Hague cerclant la mer à 800 mètres du rivage.
- Fun fact : Le raz Blanchard connaît des courants de 12 nœuds, pouvant atteindre près de 20 km/h en pointe (France 3 Normandie).
- À voir : Les murets de pierre sèche, témoin du labeur agricole, meurtris mais tenaces.
On avance, les sabots crottés parfois, sur les hauts de falaise ourlés d’ajoncs et de bruyère, direction le Nez de Jobourg, cette excroissance minérale de 128 mètres au-dessus de la mer, classée parmi les plus hautes falaises d’Europe continentale.
- Le Nez de Jobourg : Par temps dégagé, l’île Anglo-Normande d’Aurigny fait des clins d’œil à l’horizon.
- Ses grottes marines, dont la plus célèbre, la « Grotte aux Lions », n’est accessible qu’à marée basse et par la mer (Cotentin Histoire).
De Jobourg à Herqueville : landes et silence
Descendre vers Herqueville, c’est entrer dans un morceau de Hague méconnu, pétri de silence et de ciels changeants. Ici, pas de route, à peine quelques sentiers. La lande décline sa palette de verts, de jaunes, de bruns selon la saison. On traverse parfois des troupeaux de vaches blondes, la tête penchée sur des ronces ; il arrive qu’un busard cendré plane, seul, entre deux bourrasques.
- Petite flore : Cystise, genêt, armérie maritime piquent le regard au printemps.
- Un détour par Herqueville permet d’apercevoir, en retrait, l’impressionnante falaise des Grattes (jusqu’à 100 m de hauteur).
Herqueville à Vauville : de la brume à la dune
À mesure que le sentier perd de l’altitude, le paysage change de texture. On quitte les cailloux pour l’herbe grasse des pâtures, puis soudain les bouquets d’aubépines laissent place aux pins maritimes et à la longue dune de Vauville. Là, l’étang, classé réserve ornithologique, bruisse du vol rapide des sternes et du cri rauque des foulques. La tourbière accueille même la rare drosera, une plante carnivore.
- La réserve naturelle de Vauville : Plus de 330 espèces végétales recensées (Réserve naturelle de Vauville).
- Le sentier file jusqu’à l’orée du Jardin botanique, dont les palmiers bravent les embruns depuis 1947.