Entre silence et transmission : la mémoire locale de la guerre
À Branville-Hague, la mémoire de la guerre est plus souterraine que monumentale. Peu de plaques, encore moins de statues. Mais dans certaines familles, on conserve une photo d’un disparu, un carnet de tickets ou l’histoire d’un maquisard caché dans les bois. Certains sentiers portent des noms énigmatiques : « chemin du Capitaine », « lisière aux fusils », héritage discret d’actes de bravoure.
Chaque année, le 8 mai ou le 27 janvier (Libération de Cherbourg), quelques fleurs sont déposées devant les stèles des villages voisins, et des voix évoquent la peur de l’Occupation, la solidarité tissée à voix basse. Le patrimoine oral local s’enrichit des récits recueillis depuis une décennie (« Mémoire de la Hague », Archives départementales de la Manche).
- Environ 230 habitants de la Hague auraient péri lors de la Seconde Guerre mondiale, civils et soldats confondus (source : Normandie 44 La Mémoire)
- Plus d’une vingtaine d’actes reconnus de résistance recensés spécifiquement dans la région entre 1942 et 1944
- Plus de 2 000 travailleurs français et étrangers employés, souvent de force, pour les travaux militaires tout autour de la Hague
Ce tissu d’histoires, parfois brisées, parfois tues, nourrit le territoire d’une densité humaine qu’on devine, en silence, sur les chemins de Branville-Hague.